" Saint Joseph ", par P. Thierry-François de Vregille

   Les trois livres sont en vente dans les librairies religieuses

   et auprès de la Fraternité de la Parole au Tholonet

Extrait du chapitre 13

Saint Joseph, homme de prière, homme de silence, homme de vie intérieure. (Extrait du chapitre 13)
Joseph était un homme d’action et un travailleur manuel. Il faisait ce magnifique métier de charpentier. L’arbre est symbole de vie et de durée. Le bois qui en est extrait, a servi très tôt aux hommes pour se protéger, construire des cabanes puis des maisons. Le bois a permis à l’homme de faire toutes sortes d’instruments pour sa vie quotidienne... Donc Joseph façonnait le bois à longueur de journées. Pourtant il était un contemplatif, un homme de vie intérieur, un homme de prière. Il priait beaucoup tout en travaillant. Les hommes de vie intérieure, regardent, écoutent, agissent... Ils parlent peu ou pas. Ce sont aussi des hommes qui réfléchissent, méditent et prient dans le silence de leur cœur... En pensant à toi Joseph, homme de silence, nous pensons toujours à ton épouse Marie dont l’Evangile de Luc dit, à deux reprises, qu’elle gardait et méditait toutes choses en son cœur : « Quant à Marie, elle conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur. » (Luc 2, 19) « Sa mère, pour sa part, gardait tout cela dans son cœur. » (Luc 2, 51) Toi aussi Joseph, tu méditais tous les évènements de ta vie et de « ta Sainte Famille », dans ton cœur. Tu méditais et priais à longueur de journées, tout en travaillant. Tu priais le « Dieu de nos Pères », le « Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. » « Je suis le Dieu de
ton père, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob. » avait dit le Seigneur à Moïse au Buisson ardent. (Exode 3, 6)
Joseph, ce Dieu unique s’était fait enfant en s’incarnant et Il était tout proche de toi. Il était dans ton fils Jésus. Il était ton fils Jésus. Joseph de Nazareth, Dieu vivait sur la terre avec toi, dans ta propre maison ! Dieu t’aimait Joseph et tu aimais Dieu. Tu aimais Jésus, Joseph, et Jésus t’aimait. Dieu et Jésus étaient la même personne en deux natures, divine et humaine. Quel mystère ! Saint Joseph, tu vivais au cœur de ce mystère inouï de l’incarnation et dans une proximité totale avec le Verbe de Dieu incarné. « Et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous ! » (Jean 1, 14) Dieu a habité une trentaine d’année dans la maison de Joseph de Nazareth !
Jésus dira plus tard : «Veillez donc et priez en tout temps » (Luc 21,36).
N’est-ce pas ce que tu as vécu Joseph ? Une prière continuelle ! Cette prière
t’était naturelle depuis la petite enfance. Seul chez toi, ou à ton travail, tu priais.
Quand Marie est entrée dans ta vie, tu l’as tout de suite confiée au Seigneur Dieu. Chaque fois que tu la regardais avant, puis pendant votre vie sous le même toit, tu priais pour elle.
Quand tu as su que Marie était enceinte, tu as prié pour son enfant. Quand il est né, tu as prié. Quand tu regardais ton fils Jésus, enfant, adolescent, adulte, tu priais pour lui. La prière était vraiment permanente chez toi, comme une seconde nature. Bien-sûr tu priais aussi chaque jour les Psaumes, comme tout bon juif. Tu fréquentais la synagogue de Nazareth.
Quand on prie, on ne parle pas. Ou alors, on murmure avec les lèvres les mots de la prière. Prier c’est aussi écouter. Joseph, tu écoutais Dieu qui te parlait dans le silence, au fond de ton cœur. Dieu parle dans le silence et sans utiliser aucune parole humaine. Il inspire. Tu te laissais inspirer par Dieu depuis toujours et sans le savoir. L’important c’est de prier, c’est-à-dire de tourner son âme vers Dieu et de lui laisser toute la place dans notre cœur. C’est ce que tu faisais Joseph, sans te le dire à toi-même. Longtemps dans ta vie, tu n’as vécu que pour Dieu, en pensant toujours à Lui. Puis tu as vécu pour Dieu, pour Marie et pour Jésus. Tu étais complètement tourné intérieurement vers « ces trois-là ». Tu vivais depuis toujours une altérité totale, sans jamais penser à toi, sans jamais faire retour sur toi.
Joseph, tu étais un homme silencieux, avare de paroles. Un proverbe oriental dit : « Ne parle que si ce que tu vas dire est plus beau que le silence ! ». Ce proverbe ne dit-il pas ce que tu étais et ce que tu vivais constamment ? Je repense à cette fuite en Egypte où tu as sans-doute donné une explication très brève à Marie en la réveillant : « Hérode veut tuer l’enfant, il faut partir ! »
L’amour non plus n’a guère besoin de paroles pour se dire. Un regard, un sourire suffisait souvent pour signifier cette communion du cœur et de l’esprit qu’il y avait entre toi et Marie. Ce regard d’amour ou ce sourire d’amour remplaçait bien des mots entre vous deux. Plus tard c’est ce même regard d’amour où ce même sourire d’amour qui te faisait communiquer avec ton fils Jésus. Il te regardait, tu le regardais et vous vous étiez compris. L’échange de vos regards avait suffi pour que la communication se fasse. Cela devait arriver très souvent dans votre travail de charpentier.
Joseph, tu étais un homme de prière et un homme de silence, comme ton fils Jésus le fut aussi, même si les quatre Evangiles rendent comptent de toutes ses paroles pour enseigner les foules et ses disciples. Homme de silence pendant 30 ans de vie à Nazareth, Jésus s’est mis à beaucoup parler durant les trois années de sa mission. Jésus était la Parole Vivante, la Parole de Dieu.